Conjurer le Syndrome de la Page Blanche : les 5 Règles d’Or
Rémi ouvre le fichier de son roman en cours, sa tasse de thé au gingembre fumant à portée de main, enthousiaste à l’idée de terminer son chapitre 13. Il écrit quelques lignes aussitôt effacées, trop fades. Des phrases qu’il ne sent pas. Au bout de 3 heures, 4 temps de pause, 5 thés, 6 carrés de chocolat, il n’a écrit que 10 lignes.
C’est la première fois que ça lui arrive. D’habitude, il pianote sur son clavier avec frénésie, habité par une fièvre créatrice toujours au rendez-vous. « Qu’est-ce qui m’arrive ? » se demande-t-il, un brin stressé. Une idée effrayante germe dans son esprit.
Et si… ?
Pas de panique, Rémi. Je sais ce qui se passe.
Hier soir, tu scrollais sur les réseaux avant de dormir (mauvaise idée, soit dit en passant). Tu as découvert une vidéo témoignage sur le syndrome de la page blanche. Ce blocage d’écriture virulent et réputé inévitable qui égrène au passage la confiance de l’écrivain.
Tu ne cesses de te demander pourquoi un auteur n’arriverait plus à écrire du jour au lendemain ? Surtout, tu veux savoir comment éviter cette malédiction.
J’ai deux bonnes nouvelles pour toi et pour vous aussi, chers amis lecteurs.
Il existe 5 règles d’or pour faire barrage au syndrome de la page blanche. Attention, si vous adoptez toutes ces bonnes pratiques, vous risquez de révolutionner votre vie d’auteur.e.
C’est parti ! Je vais tout vous expliquer.
1. Faire du carnet de notes son meilleur ami pour toujours avoir des idées
Manquer d’idées pour écrire, un problème de mémorisation
Vous rêvez de générer des idées en continu lors de vos sessions d’écriture ?
Moi aussi !
Mais (même avec une imagination débordante) ce n’est pas si simple, voici pourquoi.
Les idées ne se commandent pas.
Au risque de vous surprendre, l’idée (géniale de préférence) vit sa propre vie, en toute indépendance. Elle devient la vôtre si vous êtes disposé et prêt à l’accueillir. Pour la retenir, il faut la capturer au moment où elle se présente à vous.
« Euh, Noucia, tu nages en plein délire métaphysique d’artiste illuminée… » intervient Rémi.
Pas du tout ! Prenons le temps de l’analyse. J’ai constaté (parfois à mes dépens) que l’inspiration ne tient pas compte de notre rythme de vie. Vos meilleures idées s’invitent-elles toujours lors de votre session habituelle d’écriture ? Bien sûr que non, ce serait trop simple.
Elles surgissent durant votre trajet pour aller au travail, quand vous vous brossez les dents, pendant que vous patientez dans une file d’attente interminable au supermarché. Le comble de l’impertinence, c’est lorsque l’idée s’incruste dans votre sommeil et vous oblige à vous réveiller (alors ça, je ne compte pas le nombre de fois où elle m’a fait ce coup-là 😅) !
« Ah ouais ?! Moi aussi ! J’ai rêvé de… »
Bon, Rémi, faut que t’arrêtes de m’interrompre à chaque fois !
Pour apprivoiser votre inspiration, ne faites jamais confiance à votre mémoire. Erreur fatale de débutant ! Votre cerveau doit traiter un nombre incalculable d’informations dans la journée : mettre les gourdes dans les cartables des enfants, prendre rendez-vous chez le dentiste, envoyer la facture pour le paiement de votre dernière séance de dédicace…
Bref, si une idée lumineuse se glisse dans les interstices de votre journée bien remplie, ne prenez pas le risque de faire porter sur votre mémoire la responsabilité de la conserver intacte le temps que vous puissiez l’exploiter.
Au mieux vous retenez votre idée, mais de manière incomplète. Et vous perdez un temps fou à creuser vos méninges pour retrouver les détails. Au pire, vous la perdez à tout jamais !
Très souvent, le manque d’inspiration n’est en réalité qu’un problème de mémorisation. Les idées affluent en continu dans votre quotidien mais vous n’avez rien mis en place pour vous aider à vous en rappeler.
Voilà pourquoi la plupart des écrivains possèdent un carnet de notes.
La méthode incontournable : noter toutes ses idées
Vous devez sauvegarder toutes vos idées. Simple. Avoir en votre disposition de quoi les capturer à chaque instant. Basique.
Mais c’est insuffisant. Vos idées doivent être organisées pour une utilisation efficace.
Exemple :
Vous prenez une photo d’un lieu idéal pour la dernière scène de votre roman en cours. Vous griffonnez dans votre carnet (papier) : voir image bords de Sèvre pour la réconciliation entre Rozenn et Armelle. Trois mois plus tard, vous écrivez enfin le dernier chapitre. Mais, en feuilletant votre carnet vous devez relire une trentaine de pages parce que vous avez rédigé vos idées les unes à la suite des autres.
Bingo ! Vous retrouvez enfin l’indication sur les bords de Sèvre. Mais, vous passez encore plus de temps à chercher la fameuse photo noyée dans la médiathèque de votre smartphone parce que vous n’avez pas classé la photo dans un répertoire dédié.
C’est ballot !
La cerise sur le gâteau : vous retrouvez la photo mais vous ne savez plus pour quelle raison ce lieu vous paraissait si spécial. Vous n’avez pas détaillé les sensations, impressions, émotions associées à cet endroit, il y a trois mois.
« Ben ça alors ! Je suis pas le seul à prendre des notes en freestyle ! J’avais inscrit une idée sur un bloc-notes du boulot mais je ne l’ai jamais retrouvé, j’ai peut-être jeté en faisant du rangement… »
Non tu n’es pas le seul, Rémi ! J’ai fait les mêmes erreurs que toi, et j’ai compris qu’il faut un minimum de méthode.
Donc, voici quelques conseils pour une prise de notes efficace :
- Choisissez le format (carnet papier, bloc-notes du smartphone, dictaphone, application…) qui vous convient le mieux (si vous en utilisez plusieurs, pensez à tout centraliser au même endroit régulièrement).
- Notez votre idée dès qu’elle pointe le bout de son nez.
- Soyez précis et exhaustif (écrivez tout ce qui vous vient en tête et même vos sensations).
- Organisez vos notes (un carnet par projet d’histoire ou par thématique).
- Sauvegardez vos données.
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2. Prendre soin de soi pour prévenir le blocage d’écriture
Ne plus réussir à écrire, attention à l’épuisement
Si vous pensez que votre inspiration dépend de vos émotions, vous avez raison !
L’épuisement physique et émotionnel représente l’une des causes les plus insidieuses du blocage d’écriture.
Écrire demande de la persévérance, nécessite de puiser constamment dans ses ressources personnelles.
Le chemin créatif est long, souvent sinueux et met à rude épreuve notre mental.
De plus, les auteurs (la grande majorité) doivent concilier l’écriture avec une activité professionnelle.
Prenons le cas de Rémi, jeune papa d’Agathe et Robin. Il est développeur Web et bosse officiellement 39 heures/semaine (en vrai il en fait 50, ça ne le passionne pas mais c’est le prix de sa stabilité). Entre vie pro, famille, les tournois de foot de son fils 3 week-ends par mois, le quotidien… et sa passion pour les polars, il a le sentiment de toujours manquer de temps pour écrire ses romans.
Il chasse le moindre instant de libre pour se réfugier dans sa bulle de créativité. Il négocie en permanence des moments de tranquillité avec sa vie déjà bien chargée. Et y laisse parfois des plumes : sa fille lui reproche de faire moins de soirées Monopoly en famille, ça fait 6 mois qu’il n’est pas sorti avec ses potes, le dernier resto avec sa femme remonte à… il ne sait même plus.
Si vous êtes comme Rémi :
Vous pensez manquer de temps pour tout, à force de courir. Et pourtant vous avez la sensation de n’avancer à rien, à force d’y penser.
Et un jour, c’est le blocage. La corde est rompue sous la démesure de votre déséquilibre.
La page reste blanche, peu importe le temps que vous passez devant l’écran. L’esprit embrouillé, le cœur lourd et découragé. Tous les signes sont présents : fatigue, lassitude, démotivation. Épuisement.
« Bordayl ! Noucia, ça remue ce que tu dis… je ne me rendais pas compte de tout ça… Alors mes 10 lignes d’aujourd’hui, c’est un signal ? Les prémices du syndrome ? »
Peut-être, Rémi. Mais tu peux encore inverser le cours des choses, alors reste concentré sur ce qui va suivre.
La recette anti blocage d’écriture : le bien-être
Heureusement, pour éviter de tomber dans cette spirale infernale, vous pouvez installer quelques garde-fous dans votre vie.
Rien de nouveau sous le soleil. Pour garder une énergie optimale, être opérationnel et se tenir prêt à affronter votre marathon d’écriture, je vous propose des règles simples. Des principes que vous connaissez déjà.
Et je ne vous dis pas tout cela parce que je suis irréprochable sur cet aspect. Au contraire, j’ai connu cette paralysie créative. Le syndrome de la page blanche n’est que la manifestation d’un désordre plus profond. Le fossé entre savoir et agir est immense. Quand ça nous arrive, on se sent vide, on devient une épave à la dérive dans l’océan.
Vous l’avez compris, le noyau dur, la règle d’or c’est de prendre de soin de vous, de votre énergie. Avec quelques habitudes solidement ancrées, vous pouvez vous protéger d’une chute fracassante.
Voici une recette (il y en a d’autres) pour dynamiser votre vie et votre écriture en même temps :
- Observer un rituel du soir favorisant le repos et un sommeil réparateur.
- Manger des aliments apportant un maximum de vitalité et se faire plaisir avec modération.
- Se mouvoir quotidiennement, bouger, libérer les toxines et faire le plein d’énergie.
- Donner beaucoup d’amour autour de soi et accepter d’en recevoir autant que possible.
- Concentrer son esprit sur l’instant, le moment vécu.
👉🏽Pour aller plus loin sur ces habitudes bien-être, je vous conseille la lecture d’un livre que j’ai beaucoup apprécié : Petites habitudes, grandes réussites : 51 pratiques inspirantes pour devenir la meilleure version de soi-même de Onur Karapinar.
3. Ne jamais laisser la routine s’installer pour préserver sa créativité
La routine, le pire ennemi de votre inspiration
Votre difficulté à noircir les pages peut provenir de la monotonie du quotidien. Si vous faites toujours les mêmes choses, que votre journée est réglée comme du papier à musique, difficile pour une idée extraordinaire de se frayer un chemin vers votre esprit.
Le mode pilotage automatique dans votre vie entrave votre créativité.
« OK Noucia, mais dans la vie il faut bien poser un cadre, certaines choses doivent se répéter, on doit prendre des habitudes pour s’organiser, sinon le quotidien devient chaotique ! »
Oui tu as raison, Rémi.
Je précise le fond de ma pensée. Les rituels sont nécessaires à notre équilibre. Je crois en la puissance des mécanismes de vie saine : lire avant de dormir, faire son lit dès qu’on se lève le matin, visualiser ses objectifs tous les jours, mettre du miel dans son thé à la place du sucre…
Ce que j’incrimine, les amis, c’est la routine. Cette spirale qui endort votre esprit et consume la vivacité de vos perceptions. Faire les choses mécaniquement bloque vos capteurs d’inspiration.
Routine: Habitude de penser ou d’agir selon des schémas invariables, en repoussant a priori toute idée de nouveauté et de progrès.
Définition du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)
La créativité a besoin du mouvement pour évoluer et produire des étincelles. Elle a besoin d’écoute et d’un espace de liberté pour se déployer. C’est votre mission en tant qu’auteur de vous rendre disponible, disposé à l’accueillir.
L’habitude de casser la routine pour booster votre créativité
Si vous voulez éviter les interférences, accueillir vos idées dans de bonnes conditions pour qu’elles infusent dans votre esprit. Ne laissez jamais la routine s’installer dans votre quotidien.
Voici quelques suggestions pour vous aider à dynamiser votre vie d’auteur.e :
Changer d’environnement
Les voyages. Quoi de mieux pour s’aérer l’esprit et découvrir les nouveaux lieux de votre prochaine intrigue ? Si vous aimez voyager et que vous avez la possibilité de le faire, c’est parfait. Vous pouvez vous ressourcer si vous connaissez déjà la destination ou vous enrichir en découvrant une nouvelle culture.
Et pourquoi ne pas prendre une heure pour visiter le quartier d’à côté? Ou ce nouveau parc dans lequel vous n’avez jamais pris le temps de vous balader ? Il est très rare de tout connaître de son propre lieu de vie.
Perso, je redécouvre Nantes à chaque fois que je m’improvise guide touristique pour ma famille et mes amis qui me rendent visite.
Testez de nouveaux endroits pour écrire. Si vous avez des kiosques au bord d’un fleuve à deux pas de chez vous, pourquoi ne pas y aller juste pour une séance d’écriture hors cadre habituel ?
Découvrir de nouvelles personnes
C’est de loin la méthode que je préfère pour redonner du souffle à ma créativité. Les gens sont fascinants et l’esprit humain regorge de surprises.
Engagez la conversation avec les collègues que vous ne connaissez pas bien, les membres de votre cours de yoga, les parents d’élèves… Soyez curieux et intéressez-vous sincèrement aux autres.
Si vous êtes un loup solitaire, lisez, regardez des séries pour vous plonger dans l’univers de nouveaux personnages. Ben oui, faites avec les moyens du bord !
S’initier à une nouvelle activité
Adoptez une existence créative. Nous avons tous une liste de choses que nous souhaiterions faire/ expérimenter sans parvenir à trouver le temps ou la motivation pour les accomplir. Sortez votre liste et donnez une chance à chacune de vos envies.
Apprendre une nouvelle langue ? S’inscrire à un cours de couture (parce que franchement vous en avez marre de jeter les habits de vos enfants au moindre trou) ? Faire des gâteaux trop stylés ?
La créativité se dissimule dans tous les recoins de l’existence.
Vous verrez, toutes ces choses qui paraissent anodines s’inviteront un jour dans vos écrits, sans prévenir. Parole de Noucia 😉 !
4. Décomposer son grand projet en petits objectifs pour écrire un livre jusqu’au bout
Écrire un livre, ce gigantesque projet
Qu’est-ce que l’échec pour un auteur ?
« Ne jamais finir son livre et l’enterrer dans le cimetière des manuscrits inachevés » me dit Rémi.
Oui, c’est malheureusement le sort d’innombrables projets.
Mais pourquoi un écrivain ne serait-il pas capable d’aller au bout de son œuvre ? Parce qu’il s’est enfermé dans un schéma de pensé inhibitif : c’est ce que j’appelle l’écrasement de la montagne. Pas de panique je développe.
Vous voulez écrire un roman de 100 000 mots. C’est comme faire face au Mont Blanc (le plus haut sommet de l’Europe de l’Ouest). Vous vous sentez tout petit face à l’ampleur du parcours. La montagne absorbe toute votre énergie et semble vous dire : « Mon coco, tu n’as pas les épaules pour m’affronter ! »
En plus de terminer votre livre, il faudrait que ce soit votre magnum opus. Une œuvre parfaite. Le plus beau roman que vous puissiez écrire. Le guide le plus complet sur votre domaine d’expertise. Là, vous vous retrouvez devant le Kilimandjaro (la plus haute montagne d’Afrique). Vous restez paralysé devant l’étendue époustouflante de cette aventure. Le massif aspire jusqu’au dernier atome de confiance que vous aviez en vous et vous nargue : « Gamin, qui crois-tu être pour oser me défier de la sorte ? »
Non seulement vous voulez produire la meilleure création de votre vie mais ce livre doit devenir un best-seller et faire décoller votre carrière d’écrivain. Alors cette fois-ci, vous êtes clairement aux pieds de l’Everest (la reine des montagnes). Vous êtes tétanisé par l’envergure folle de cette ascension. Le plus haut sommet du monde vous écrase par sa majesté et ne vous adresse même pas la parole. Parce qu’elle ne vous voit pas. Vous avez disparu, vous avez été annihilé par la peur.
Vous avez compris le mécanisme.
Plus l’enjeu est élevé, plus on se met la pression et plus le risque de blocage est important. Nos pensées alimentent notre peur, et le syndrome de la page blanche se nourrit de cette frayeur.
La planification de vos objectifs d’écriture et deux formules magiques
Lorsqu’on fait face à une montagne et que l’on scrute le sommet, il est normal de se sentir impressionné. Le seul moyen de ne pas sombrer dans un schéma bloquant, c’est de rendre la montagne accessible en modulant notre propre vision.
Vous devez décomposer le projet en petits objectifs à atteindre. Il s’agit d’orienter votre regard vers la prochaine étape et non vers le sommet. Chaque palier doit être atteignable en fonction de vos ressources personnelles et de vos contraintes.
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Exemples d’objectifs pour rendre votre projet de roman moins intimidant :
- Écrire 1 000 mots par jour, soit 2 pages Word. Avec ce rythme vous aurez écrit 100 000 mots en 3 mois et 10 jours. Cette perspective ne vous rend pas plus serein ?
- Écrire 500 mots par jour, soit une page Word. Dans moins de 7 mois vous bouclez le projet. Cela vous semble-t-il toujours aussi insurmontable ?
À présent, pour relâcher la pression, je vous propose deux formules magiques à répéter sans modération :
- Le livre parfait n’existe pas. Votre roman ne plaira jamais à tout le monde. Mais il plaira à certaines personnes (il suffit de trouver les bons lecteurs, ceux qui aimeront votre plume, votre sensibilité, votre imagination… Donc l’œuvre idéale que vous cherchez désespérément à produire n’est qu’une illusion. Il suffit d’écrire un livre qui vous plaît et dont vous serez fier. Pour cela, la seule règle consiste à donner le meilleur de soi-même.
- On ne peut agir que sur ce qui dépend de nous. Vérité fondamentale souvent oubliée, les amis. La réception de votre livre et vos ventes ne dépendent pas entièrement de vous. Oui, vous pouvez investir dans les stratégies marketing à la hauteur de vos moyens. Mais après avoir fait votre part du boulot, que pouvez-vous y faire de plus ? Rien. On est d’accord !
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5. Pratiquer le journaling et dire adieu au syndrome de la page blanche
Blocage d’écriture, un manque de clarté dans ses idées
Vous êtes à 5 chapitres du point final, mais vous bloquez. Impossible de terminer votre roman. Les mots ne viennent plus. Quelle galère d’être si près du but et en panne sèche d’inspiration. Pourquoi maintenant ?
Mmmh, et si on faisait une petite introspection ? Que se passe-t-il dans votre vie ?
Au boulot, rien ne va plus. Vous avez perdu la flamme et vous vous posez sans cesse la question : Qu’est-ce que je fais là ? Vous avez besoin de changement, c’est certain, mais vous ne savez pas dans quel projet vous lancer. Ça vous obsède.
Entre vous et votre conjoint, les interférences se multiplient. Vous ne savez plus sur quel pied danser. Quand vous dites A, il comprend Y. C’est rageant !
Bref, vous voyez où je veux en venir ? Votre esprit a chopé un sacré rhume. Vous êtes préoccupé, vous remettez votre vie en question, vous ne savez plus où vous en êtes… Et dans ces moments de fragilité, le syndrome de la page blanche prend un malin plaisir à vous apporter le coup de grâce !
La solution : Tenir un journal au quotidien
Oui, c’est aussi simple que ça.
Pour résoudre le syndrome de la page blanche, la meilleure solution consiste à écrire tous les jours. Fin de l’histoire !
Bon OK, je vous en dis un peu plus.
Tenez un journal au quotidien dans l’idéal. Écrivez sans entrave, sans projet, sans vous relire, sans vous soucier de la forme, uniquement pour vous-même.
Julia Cameron appelle cela « les pages du matin » dans son ouvrage Libérez votre créativité. Dans ce livre considéré comme « la bible des artistes », elle dit aussi :
Les pages du matin sont l’outil principal de la reconquête créative.
Libérez votre créativité, Julia Cameron
Si cette pratique est un moyen puissant pour débloquer votre créativité, sachez qu’elle renferme en elle le pouvoir de vous préserver du syndrome de la page blanche.
Cette règle d’or vous aidera sur trois aspects :
- Décharger vos émotions pour libérer votre esprit. En vous écrivant, vous allez extérioriser, tôt ou tard, ce qui vous perturbe au quotidien, ce qui vous submerge, vous préoccupe. Vous allez identifier ce qui ne va pas. C’est souvent le premier pas vers la guérison et la recherche de solutions. Avec l’esprit plus léger vous laissez de la place pour vos idées créatives et votre projet d’écriture.
- Se reconnecter à l’essentiel et à son rêve d’auteur. S’écrire c’est faire une introspection en permanence. Vous ouvrez une fenêtre sur ce qu’il y a de plus profond et de plus vrai en vous. Ça vous aidera à mieux vous connaître, à mieux comprendre ce que vous voulez. Le pourquoi de vos actions, les racines de votre rêve d’auteur deviendront limpides. Avoir les idées claires sur ses aspirations renforce votre motivation. Parce que vous vivez le sens de chacun de vos pas.
- En relisant vos écrits vous découvrirez des pépites. Euh non, pas de chocolat, voyons (vous ne suivez plus? 🤔) mais de bonnes idées authentiques à glisser dans votre livre.
Voilà, vous savez tout. Avec ces 5 habitudes clefs à développer dans votre vie d’auteur.e, le syndrome de la page blanche n’osera même pas se présenter au palier de votre porte. Et si vous en souffrez déjà, ces habitudes seront vos meilleurs alliés pour le combattre.
Ce qu’il faut retenir
Alors, Rémi, qu’en penses-tu ?
« Si tu ne m’avais pas dit tout ça, je fonçais droit dans le mur ! J’ai dressé une liste de tout ce que je devais faire :
- Organiser mes notes pour les retrouver facilement (je vais grave gagner du temps en faisant ça).
- Revoir mes priorités dans la vie, réfléchir à mon équilibre (j’ai trop la tête dans le guidon et mon livre devient une obsession).
- M’inscrire à un cours de Krav Maga (une pierre deux coups : je prends soin de mon corps et j’ai toujours rêvé de pratiquer un sport de combat, ça va me donner des idées de ouf pour mon roman).
- J’écris 1 000 mots en 1 heure en moyenne (mais sans relecture). Je continue comme ça sans me mettre de pression.
- J’ai noté la formule magique sur le frigo : le livre parfait n’existe pas !
- OK, je commence le journaling demain !
Merci Noucia, c’est sympa de partager tout ça avec nous ! »
Franchement, ça me fait trop plaisir 😊 ! Et vous, les amis ? Avez-vous d’autres idées à partager pour éviter le syndrome de la page blanche ?
Au plaisir de vous lire
👉🏽 si cet article peut aider un.e ami.e, merci de partager les bonnes ondes 😉 !
À très vite,
Noucia
24 commentaires
Elise
Merci pour cet article complet, plein de bon sens, bienveillant et avec des astuces simples. Au-delà de l’organisation, il faut aussi accepter de faire des choses imparfaites. Il vaut mieux fait que parfait!
Noucia Adams
Oooooh ma chère Élise, je suis fan de ce mantra: mieux vaut fait que parfait ! Je le suis parce que j’ai beaucoup de mal à me défaire de mon perfectionnisme. Mais lorsque j’y parviens, je constate à quel point j’avance. Merci pour ton commentaire et cette excellente contribution au sujet.
Revillard Diane
Bonjour Noucia,
merci pour cet article très intéressant.
J’aime beaucoup cette citation d’Hemingway pour expliquer comment il travaillait :
« I always worked until I had something done, and I always stopped when I knew what was going to happen next. That way I could be sure of going on the next day. »
Je me permets de traduire pour ceux qui ne maîtrisent pas ou mal la langue anglaise
« J’ai toujours travaillé jusqu’à avoir achevé quelque chose, et j’ai toujours arrêté quand j’ai su ce qui allait se passer ensuite. De cette manière je pouvais être certain de continuer le lendemain. »
En fait, il faut éviter de puiser toute son imagination.
Noucia Adams
Diane,
merci de nous apporter autant de valeur avec ton commentaire ! Je ne connaissais pas la citation, c’est intéressant comme approche, il faut donc ménager son imagination. Vraiment, très inspirant!
Diane REVILLARD
Noucia, l’anecdote est peu connue, Hemingway ayant reçu un prix Nobel, il est intéressant d’y réfléchir. En tous les cas, bravo pour ce superbe article.
Noucia Adams
Merci encore, Diane.
Nadjib
Article très intéressant 👍, je pense qu’il est important de se rappeler que le syndrome de la page blanche est temporaire et que nous pouvons surmonter cette difficulté en utilisant les bonnes techniques mentionnées dans votre article.
Noucia Adams
Merci Nadjib,
Oui je pense qu’il faut se dire que c’est une épreuve, une parenthèse douloureuse dans notre cheminement créatif, et que ça va passer. Merci pour votre contribution au sujet.
A.Sophie
Quelle belle façon d’aborder le sujet ! Merci de tous ces détails qui peuvent servir à beaucoup de monde !
Noucia Adams
Avec grand plaisir Anne-Sophie !
Marie de karma-sante.com
C’est très intéressant d’avoir des techniques dans l’écriture, je pensais qu’il s’agissait alors de laisser notre imagination se poser sur papier.
Découper les objectifs, je trouve que sa fonctionne toujours, quelques soit le domaine. Cela crée une somme d’actions mis bout à bout et qui finissent par donner le résultat final, alors que visualiser là ou on sait arriver peut sembler pharaonique.
Tout comme casser la routine, est très important pour rester « vivant », sinon on se réduit à être des automates, et je suppose alors que l’écriture s’en ressent.
Noucia Adams
Oh oui on laisse notre imagination opérer mais on doit être disposé à le laisser s’exprimer 😉! Oui, beaucoup de mes conseils vont bien au-delà de l’écriture de fiction. Au fond, écrire un livre, c’est un grand projet à mener et tout ce qui nous permet de réussir peut être utilisé.
Maïté Verhoeven
Merci beaucoup Noucia. J’ai trouvé ton contenu hyper rafraichissant, apaisant et vraiment riche en conseils. A appliquer sans modération pour tous les créateurs de contenu. Une pépite !
Noucia Adams
Merci beaucoup Maïté pour ton retour enthousiaste ! 😁 c’est très motivant ! Tu viens de recharger mes batteries à 200% pour mes prochains articles ! Tu ne serais pas coach par hasard 🤔?
Maïté Verhoeven
Ça m’arrive 😋. Oui je suis coach en marketing agile, serein et créatif. Du coup, je fonctionne surtout à l’émotion quand il s’agit d’apprécier du contenu. Et tu as mis le paquet pour me générer des tonnes de positives. Encore bravo 👏
Noucia Adams
Oh génial ! Merci encore. J’adore, la créativité et la sérénité, des valeurs qui me sont chères.
Aline - Design humain
Même si je n’écris pas de livre, tes conseils sont super utiles pour mes articles de blog et newsletter ! C’est vrai que depuis que j’ai un carnet de notes et un logiciel où je centralise toutes mes idées, c’est beaucoup plus facile de ne pas sécher quand je n’ai pas d’idée sur le moment.
Noucia Adams
Merci pour votre retour Aline ! Encore un bel exemple de la nécessité absolu du carnet de notes 😁!
Hugo Weishaupt
Merci beaucoup pour ton article qui va m’aider à me booster pour écrire des articles sur mon blog !
Tu m’as rappelé qu’il faut que je mette en place un système de prise de note (mais digitalisé) pour capturer mes idées de contenus (personnellement j’utilise Notion) !
Noucia Adams
Avec plaisir, Hugo. Oui la prise de note est essentielle, digitalisée (incontournable aujourd’hui pour un créateur de contenu régulier). J’ai entendu beaucoup de bien de NOTION, très prisé dans le monde l’infopreneuriat. Moi j’utilise Evernote, mais il y en beaucoup d’autres.
Valérie, Madame Pas de Soucis
Bravo pour cet article bourré de supers astuces pour booster la créativité !
D’ailleurs, moi aussi j’ai toujours de quoi noter mes idées, car effectivement elles arrivent toujours au moment où je m’y attends le moins… et si je ne note pas, bien que ça me paraisse évident sur le moment, ensuite j’oublie… grrrr
Noucia Adams
Merci Valérie! Noter c’est vraiment la base pour ne pas avoir de soucis 😉! Moi c’est pareil, je ne fais plus confiance en ma mémoire pour les idées créatives, elle m’a trop arnaquée 😅!
Pour un bonheur simple
Wow, beaucoup de bon conseils! Cela est utile pour écrire un livre et aussi quand vient le temps d’écrire des articles de blogs ou d’autres communications.
Merci pour ce partage et à bientôt,
Mélanie
Noucia Adams
Merci beaucoup Mélanie, je suis ravie que ça puisse t’être utile.