Les 3 grands défis de l'auteur autoédité
Autoédition/Édition

Les 3 grands défis de l’auteur autoédité | Décryptage

Quelles sont vos difficultés en tant qu’auteures autoéditées ? C’est la question que nous a posée l’animateur lors d’un live Instagram auquel j’ai participé récemment en compagnie de deux copines autrices. Comme vous voyez, il ne m’en faut pas plus pour transformer cette expérience en sujet d’article ! Oui, à force d’écrire des articles, je débusque des idées à partager avec vous presque tous les jours 😅. En repensant à ce live, j’ai pris conscience que nos réponses convergeaient vers le même constat : l’auteur autoédité a de sacrés challenges à relever. Mais quels sont-ils ?

Si vous ne vous êtes pas encore lancés dans l’aventure de l’autoédition, cet article vous aidera à mieux appréhender les épreuves qui vous attendent. Si vous êtes plongés dedans jusqu’au cou (comme moi), vous allez peut-être vous reconnaître et découvrir des pistes de solutions.

Allez, place au décryptage des défis de l’auteur autoédité ! 🚀

La visibilité pour trouver son lectorat : le premier des défis de l’auteur autoédité

L’enjeu de la promotion d’un livre avec les moyens limités

Si vous vous donnez la peine de publier votre livre, c’est pour qu’il soit lu, n’est-ce pas ? Et pour mettre votre ouvrage entre les mains de vos lectrices et lecteurs il va falloir communiquer, se faire connaître.

Un livre, aussi excellent soit-il, du simple fait d’être disponible, ne se vendra pas tout seul. Si c’était le cas, JK Rowling ne se serait pas acharnée à démarcher des maisons d’éditions, essuyant refus sur refus avant de trouver son éditeur providentiel.

Comme tout produit ou service sur le marché, si on ne vous connaît pas, que vous n’avez aucune existence médiatique, sociale, communautaire… on ne risque pas de chercher votre roman en librairie ou sur une plateforme quelconque.

Seul le marketing vous permettra de créer la rencontre entre votre livre et votre lecteur, d’établir cette formidable liaison.

Mais construire ce pont représente un défi éléphantesque pour les auteurs indépendants.

La visibilité d'un livre autoédité
La visibilité d’un livre autoédité

Pourquoi ?

Parce que l’écrivain autoédité, comparativement à une maison d’édition (ME) classique, dispose de ressources limitées et fait face à une série d’obstacles :

#1 La contrainte financière en premier lieu. Promouvoir un livre à l’échelle d’un territoire demande un investissement considérable. Les maisons d’éditions (celles qui en ont les moyens) disposent d’équipes commerciales pour placer les nouveautés auprès des libraires, investissent dans de la publicité payante, organisent des évènements pour le lancement de ses auteurs… Un auteur seul ne peut pas toujours se permettre de telles dépenses.

#2 Un réseau ou une influence limitée. En général, l’auteur autoédité n’est pas une personnalité publique (il existe des exceptions, mais selon moi, les personnes qui ont déjà de l’influence et souhaitent publier un livre sont soit accueillies à bras ouverts par les ME, soit approchées par elles). Malgré son réseau personnel, professionnel, social, l’auteur indépendant ne dispose pas une liste de contacts de professionnels du livre, de chroniqueurs influents ou de journalistes littéraires capables de faire la pluie et le beau temps en matière de tendance livresque. Il n’a pas non plus ses entrées dans les grands salons du livre. Face à ce problème d’échelle, comprenons que l’auteur autoédité ne peut se défendre avec les mêmes armes qu’une ME pour faire connaître son livre.

#3 Le manque de compétences. Communiquer et vendre sont des compétences spécifiques : mettre en place une stratégie marketing, utiliser la puissance des réseaux sociaux pour plus de visibilité, l’art de la persuasion… Si vous n’avez pas eu la chance de faire des études commerciales ou de communication, il va falloir se lever de bonne heure 😅 !

#4 La problématique du temps non extensible : l’auteur autoédité doit généralement jongler entre vie professionnelle/personnelle et sa passion de l’écriture. Le temps consacré à la promotion doit s’inscrire dans un agenda parfois tendu.

Relativisons : le manque de visibilité concerne la majorité des autrices et auteurs

⚠️On pourrait croire que les auteurs autoédités sont les seuls à faire face à ce défi de la visibilité. Faux !

Les auteurs édités en maison d’édition (ME) à compte d’auteur font face aux mêmes problématiques.

Les auteurs édités en ME à compte d’éditeur ont le soutien de leur maison d’édition (dans le meilleur des cas). Mais le problème de la visibilité reste présent.

Les maisons d’édition ont des catalogues de livres à gérer. Elles ne vont pas s’investir avec la même intensité pour tous les auteurs. De même, les éditeurs s’adonnent à des actions de promotions d’ un livre que pour un temps limité.

Pour mieux comprendre les avantages et inconvénients entre les différents modes de publications, je vous recommande de lire mon article 👉🏽 publier son livre : le tour d’horizon des solutions.

La grande majorité des auteurs édités sont aussi concernés par le défi de la visibilité.

Mais pas de panique ! Des solutions existent pour promouvoir son livre par ses propres moyens et sans se ruiner.

Pour en savoir plus, voici une lecture qui vous donnera pas mal d’idées 😉 ! 👉🏽promouvoir son livre : gratuitement 4 stratégies infaillibles !

Le cumul des rôles d’écrivain et d’éditeur : un pari audacieux à relever

L’auteur indépendant et les défis d’une passion multitâches

L’auteur autoédité en devenant son propre éditeur devient chef de projet ou un manager transversal cherchant à produire un livre de qualité professionnel.

Il doit assurer toutes les sous-tâches du processus éditorial : relecture, bêta lecture, correction, couverture, mise en page …

l'auteur autoédité multi-tâches
l’auteur autoédité multi-tâches

Soit en mettant les mains dans le cambouis en mode même pas peur, je vais y arriver solo ! Soit en faisant appel à différents prestataires, ce qui demande de manager les allers-retours/échanges avec eux.

Vous êtes en train de vous dire que c’est une vraie galère ?

Pas nécessairement !

(Vous allez finir par vous habituer à mes réponses nuancées 😅).

En fonction de votre profil, de vos ressources et de vos compétences… une infinité de possibilités s’offrent à vous.

#1 Les plateformes d’autoédition proposent des packs de service permettant de se décharger au maximum de l’aspect technique du processus éditorial.

#2 De nombreuses ressources gratuites sont disponibles sur le web pour vous aider à faire les choses vous-même sans trop vous planter. Si vous avez plus de temps que d’argent, c’est très pratique 😉 !

👉🏽 The best solution : s’abonner à la newsletter de Choisir d’écrire 😁 !

Les risques d’une autoédition gérée sans stratégie

Le risque principal lorsqu’on s’obstine à vouloir tout faire soi-même, c’est l’épuisement. À force de cumuler tous les rôles, on s’expose au burn-out. D’où la nécessité de s’en préserver en adoptant de bonnes pratiques, une stratégie en cohérence avec son rythme de vie et un mindset solide.

J’ai connu ces phases de surcharge mentale et d’épuisement physique. Je n’ai pas encore trouvé l’organisation parfaite entre ma vie d’auteure, d’auto-éditrice, de professionnelle, de femme, de maman…, mais j’ai appris à prendre du recul et à lâcher prise sur certaines choses.

👉🏽Pour vous y aider voici une lecture utile : les 7 bienfaits de l’écriture pour réussir à lâcher prise.

👉🏽Pour travailler sur votre mindset, voici un article qui peut vous servir de base : 5 principes clés pour mener une vie d’auteur.e sereine.

L’autre grande difficulté à vouloir tout faire sans organisation efficace c’est de maintenir l’équilibre entre créativité et management de son propre parcours d’auteur.

Notre temps est limité. Les heures que l’on consacre à développer sa marque d’auteur, à se rendre visible, à établir des stratégies sont autant d’heures que l’on ne passe pas écrire, à flâner pour s’inspirer, à regarder par la fenêtre pour rêver à son prochain roman.

Et inversement, écrire uniquement ne nous apportera pas plus de lecteurs non plus.

L’enjeu consiste à trouver le juste équilibre, celui qui vous convient, qui est en adéquation avec vos aspirations profondes.

Pour moi, par exemple, la recherche d’un équilibre optimale est une problématique permanente, car je cumule encore plus de casquettes avec les articles que j’écris pour vous chaque semaine sur ce blog🙃.

Je ne compte plus mes phases d’absence longue durée des réseaux pour me ressourcer. Mon organisation est loin d’être parfaite. Mais je sais que j’avance en cohérence avec moi-même. Je sais pourquoi j’écris et ce qui me pousse à accorder du temps à mes différents projets.

J’ai compris que tout ne peut pas être prioritaire tout le temps (pour être sincère, j’ai encore beaucoup de mal à l’accepter, mais je me fais vraiment violence😅) ! J’essaie d’y aller étape par étape, une chose à la fois, une priorité après l’autre.

D’ailleurs, voici une lecture qui m’a aidé à m’améliorer sur le sujet : The one thing de Garry Keller et Jay Papasan.

La présence de son livre dans les librairies : une gageure pour l’auteur indépendant

Présence limitée du livre autoédité en librairie

La distribution du livre papier reste un grand challenge pour les auteurs en autoédition.

Si votre lectorat lit essentiellement des livres physiques et achète en librairie, ça va être plus compliqué de construire ce fameux pont entre vos ouvrages et vos lecteurs.

En France, pour être visible en librairie en tant qu’auteur autoédité, il faudrait gravir le sommet après l’Everest.

La présence d'un livre autoédité en librairie
La présence d’un livre autoédité en librairie

Même en référençant votre livre, vous n’allez pas le retrouver dans les rayons des librairies si vous n’êtes pas édités par une ME qui aura fait l’effort de placer votre roman dans un certain nombre d’établissements.

Votre ouvrage, s’il est référencé est juste disponible sur commande. Ce que vous pouvez faire sans difficulté aujourd’hui. Être visible, ça veut dire être présent de manière effective dans la librairie. Nuance fondamentale.

👉🏽Seule alternative pour voir son livre autoédité dans les rayons : démarcher des librairies et leur fournir vous-même vos exemplaires en dépôt vente.

Mais vous ne pouvez raisonnablement pas entreprendre une telle démarche auprès de toutes les librairies de France. Sauf si vous y consacrez toutes vos journées, et encore…

À l’inverse, si vous avez un lectorat qui consomme beaucoup d’ebooks et achète souvent sur Amazon, vous pouvez faire la différence en autoédition avec plus de facilité. La publication numérique est très accessible et le processus d’impression à la demande d’Amazon fonctionne vraiment bien.

Casse-tête de la distribution du livre papier pour les auteurs qui ont un lectorat dans des territoires spécifiques.

La visibilité de votre livre en librairie sur le territoire métropolitain est un défi en soi, mais l’acheminement de livres autoédités en Afrique et dans les DOM TOM constitue un obstacle que je n’ai pas encore réussi à franchir. 

C’est probablement le cas dans d’autres endroits du monde, mais je ne vais parler que ce que je connais et de la francophonie.

J’ai un lectorat à la Réunion, qui est un département d’outre-mer (donc un territoire français). De même, mes lectrices et lecteurs potentiels se trouvent aussi aux Antilles, en Afrique (Les Comores, Madagascar…). L’essentiel de mes ventes se fait sur Amazon ou en séances de dédicaces.

Mais soit Amazon ne livre pas à ces endroits, soit des taxes faramineuses sont appliquées aux livraisons. Il n’existe pas toujours d’imprimeur suffisamment compétitif pour produire des ouvrages sur place à un coût acceptable.

Et comme vous le savez, le fameux prix unique du livre implique que votre ouvrage soit disponible au même prix partout.

Par exemple, les frais de port pour envoyer mon roman (par la poste) à la Réunion s’élèvent environ à 15 € pour un livre à 19,90 €. Vous voyez un peu le problème, n’est-ce pas ?

En Afrique, le service postal n’est pas d’une grande fiabilité ou pas du tout développé. Les frais d’envoi s’ajoutent parfois à des frais de douane.

📢La distribution dans la francophonie en dehors de l’Europe et du Canada est un vrai casse-tête, si quelqu’un a des suggestions, des solutions, je suis preneuse !

Mais bon, voici tout de même une idée, une solution éventuelle que je projette de tester : devenir auteure hybride. Passer par une maison d’édition locale juste pour mes ouvrages sur un territoire déterminé. Et bien entendu, rester en autoédition en métropole. Je vous en reparlerai un jour 😉 !

J’espère que ces défis ne vous décourageront pas de tenter l’aventure de l’autoédition.

Pour compléter votre réflexion, vous pouvez lire : les 3 qualités essentielles de l’auteur autoédité.

Pour ne pas manquer les prochaines publications, vous pouvez vous inscrire à la newsletter de choisir d’écrire en remplissant le formulaire ci-dessous ⬇️. Et pour vous souhaiter la bienvenue, je vous offre un ebook sur les 11 étapes pour devenir auteur.e indépendant.e.

À la semaine prochaine,

Chaleureusement,

Noucia

Il paraît que le partage de connaissances enrichit, je dis ça, je dis rien 😉!

8 commentaires

  • Myriam

    Hyper pertinent ! Merci pour ton article ! J’ai eu plusieurs connaissances auto éditées, qui avaient complètement sous estimé ce travail de communication, marketing et distribution, après l’écriture. AVec ton article, on sait à quoi s’attendre !

  • Maëva

    Article hyper intéressant, c’est mon rêve d’écrire un jour un livre. Je vais le mettre de côté pour y revenir plus tard.
    Merci ☺️

  • Caroline

    Un article inspirant et qui me conforte dans l’idée de me lancer. Je suis moi même de La Réunion et je confirme que faire livrer ici n’est pas génial, trop cher! L’aventure de l’auto édition à l’air bien compliqué mais la passion doit donner la force et le courage d’avancer.

  • Revillard Diane

    Merci Noucia pour cet article très complet. Je ne savais pas que les frais de port étaient inclus dans le prix du livre pour les territoires d’Outremer. Quand on pratique, on trouve toujours des problèmes à résoudre et à transformer en opportunités. Diane

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